Colloque Organisé par la MANU 2013

Colloque LA MANU 15 Novembre 2013 :
Intervention du Président Samir El Bakkali
Quel avenir professionnel pour la Jeunesse de Demain ?

Avant tout je tiens à remercier LA MANU Clermont et surtout sa présidente Amandine BEGUIN qui  m’a sollicité à travers la Fédération Nationale Mosaïc que je préside pour participer à cette rencontre. Nous avons signé une convention de Partenariat pour la réalisation de cette opération citoyenne qui rentre dans les objectifs de Mosaïc. Je tiens aussi à saluer les 2 participants à cette table ronde Mme Dissard de la mission locale et Mr Simon Pourret Adjoint au maire de Clermont-Fd, les membres organisateurs de LA MANU  et l’assistance.
Permettez-moi de vous présenter Mosaïc :
Il s'agit de rassembler des citoyens et des citoyennes dans un esprit d'ouverture et de tolérance, pour participer naturellement à la construction et au fonctionnement de la société française. Avec comme principal objectif la valorisation de la diversité humaine.

La Fédération Nationale Mosaïc, en collaboration avec les comités régionaux, est chargée des principales missions suivantes :

  • s’attacher à transmettre les valeurs citoyennes,
  • promouvoir les principes d’égalité des chances, notamment quant à l’accès à l’emploi, à la formation, à l’éducation et au logement ainsi qu’à sa propriété,
  • promouvoir, au niveau régional, la Charte de la Fédération, et notamment les valeurs, les droits et les devoirs qu’elle implique, auprès de ses membres,
  • préparer un partenariat plus large avec d’autres associations sur le territoire national,
  • soutenir les efforts de co-développement à l’activité d’autres pays en profitant de la double appartenance de certains de ses membres,
  • soutenir le défi de la diversité et de la pluralité,
  • promouvoir l’accueil et l’intégration des étrangers, dans la région dans le respect des lois,
  • promouvoir les idées et les valeurs de la Fédération par le biais de divers outils de communication,
  • organiser des conférences, colloques, dîner-débats, en rapport avec son objet,
  • aider les associations à répondre aux demandes de l’administration en matière de constitution, de fondation et de demande de subventions de fonds publics,
  • permettre la création d’un fond documentaire socio-économique et historique.

A cette fin, La Fédération Nationale Mosaïc entreprend notamment toutes actions nécessaires d'études, de défense, d'information et de sensibilisation, à l’échelle nationale et régionale.
La Fédération Nationale Mosaïc, laïque et à but non lucratif, s'interdit toute forme de prosélytisme.

La Fédération, bien que se réservant le droit d’intervenir dans toute discussion ou action d’ordre politique, est indépendante de tout parti politique.
Il souhaite être un interlocuteur privilégié des Institutions et des pouvoirs publics, au niveau national et régional.

 

Revenons au sujet de cette table ronde : Quel avenir professionnel pour la Jeunesse de Demain ?
Mon témoignage sera à travers des constats, de mon vécu en qualité de diplômé universitaire et militant associatif depuis 1998.
La question posé reflète la peur des jeunes pour leur avenir, à savoir que j’ai passé 5 ans de ma vie pas loin d’ici au laboratoire Magma et Volcans 5 Rue Kessler, où j’ai suivi mes études supérieurs et où j’ai eu l’honneur d’obtenir en 1995 mon Doctorat universitaire en Volcanologie mention très honorable aves les Félicitations du Jury. Plusieurs Articles dans des revus nationales et internationales, mais je n’ai jamais eu un poste en lien avec ma formation. J’ai été obligé de créer moi-même ma vie Professionnelle, le combat a été rude, très rude, et usant et au jour d’aujourd’hui je n’arrive pas à oublier cette injustice. Alors j’ai décidé de continuer le combat pour les jeunes, pour ceux et celles issus de la diversité et pour mes enfants à travers le monde associatif.  

Constat :
Près de 100 millions d'Européens sont âgés de 15 à 29 ans, soit 20 % de la population totale de
l'Union Européenne (UE). L'accès au marché du travail des jeunes est un des grands défis d'aujourd'hui. Les jeunes composent la génération plus diplômée que l'UE n'ait jamais connue. D'après l'Organisation internationale du travail, 78 % des 20-24 ans ont atteint au moins un niveau d'éducation secondaire supérieur. En Grèce par exemple, les inscriptions universitaires depuis dix ans sont en hausse de 50 %.

Pourtant les jeunes européens sont en fragilité et subissent de plein fouet les conséquences de la crise actuelle. Eurostat précise que, l'Union européenne compte environ 5 millions de jeunes chômeurs (15-24 ans) soit environ 21 % de la population active. Ce taux de chômage est très élevé avec toutefois des disparités comme aux Pays-Bas (7,6 %) ou Espagne (45 %). En France, le chômage des jeunes représente 25 % et 40% dans les quartiers populaires.

Plusieurs jeunes diplômés qui ne trouvent pas d’emploi en France, partent à l’étranger.
Tout bénef pour le pays d’accueil, phénomène renforcé si le jeune à des parents d’origine étrangère avec nom et adresse dans les banlieues.
Alors que le coût des études en France est considérable pour le contribuable.
En France, dans les établissements publics, c’est l’Etat qui prend en charge l’essentiel du coût des formations (soit en moyenne 10 000 Euros par étudiant et par an).

Témoignage d’un jeune issu de la diversité, quartiers Nord de Clermont, ce jeune qui a été brillant d’une famille en manque de moyens, nous l’avons aidé lors de ses études à l’école de commerce, avec l’achat d’un ordinateur portable.
Je me suis expatrié depuis 5 ans désormais, et je possède un diplôme équivalent bac+5. Ce diplôme est reconnu internationalement, mais j'étais alors dans l'impossibilité de décrocher un emploi correspondant dans l'hexagone.
C'est pourquoi j'ai choisi de tenter ma chance au moyen orient (Abu Dhabi). J'ai dans un premier temps demandé un visa «tourisme», d'abord en quête d'emploi. Le moins que l'on puisse dire c'est que cela a été rapide ! En moins de 5 jours, j'avais un emploi dans mon domaine d'études, par le biais d’une boite de recrutement américaine, avec en prime un package avantageux: salaire largement satisfaisant, appartement tout équipé, voiture de fonction, carte de transport ...etc. 
Quant à ce qui restait de procédures légales et de changement de type de visa, tout a été pris en charge par mon nouvel employeur.
Cela fait donc 5 ans que j'ai quitté l'hexagone, et j'envisage désormais de créer ma propre boîte. Évidemment, je ne regrette pas du tout mon choix, ici je suis heureux, satisfait de ma situation et de mon job.
Mais lorsqu'on me demande si je veux revenir à mon Pays la France, la première chose qui me vient à l'esprit, c'est «Pourquoi ?». De là où je le regarde, l'hexagone n'est pas très attractif. À vrai dire, et d’après mes amis qui sont resté là-bas, la situation est encore pire que lorsque j'ai décidé de partir. Et tant que rien ne change, je ne vois rien qui puisse m'y faire revenir
.

Quelques facteurs d’éloignement de l’emploi de qualité des jeunes

Les jeunes ne sont pas égaux face au risque d’éloignement de l’emploi de qualité. Parmi les principaux facteurs accentuant le risque d’être touché par cet éloignement, on retrouve les éléments suivants :

• Le sexe : les femmes sont nettement moins nombreuses à disposer d’un emploi stable que les hommes. En effet, seules 34% des femmes de 18 à 29 ans sorties d’études disposent d’un emploi en CDI à temps plein contre 54% de leurs homologues masculins. La différence s’explique principalement par une plus grande fréquence du temps partiel chez les femmes et par la persistance d’un grand nombre de « femmes au foyer », y compris au sein des jeunes générations. 52% des jeunes femmes sorties d’études se situent dans un éloignement relatif ou un éloignement fort du marché du travail (contre 44% des hommes du même âge). Enfin, 44% des femmes de 18-29 ans sorties d’études se trouvent hors du marché du travail contre 2% des hommes.

• Le manque de qualification ou le suivi d’une formation générale : le niveau de diplôme obtenu est très lié à l’âge de fin d’études. Plus les jeunes sont sortis tardivement du système scolaire plus ils parviennent à obtenir un emploi stable. Les jeunes de niveau inférieur sont quant à eux en très grande difficulté d’insertion (seuls 28% d’entre eux ont accédé à un emploi en CDI à temps plein et 19% se trouvent hors du marché du travail).

• Le niveau de stabilité du parcours professionnel : il existe une relation positive entre l’accès à un emploi de qualité et le temps passé en emploi depuis la fin des études. Cette relation montre bien la dichotomie entre des jeunes qui cumulent des emplois précaires, en alternance avec des périodes de chômage, et ceux qui accèdent rapidement à des emplois de longue durée. Autrement dit, entamer un parcours chaotique n’offre que peu de chance d’aboutir à un emploi stable.

• Le lieu d’habitation : les jeunes habitants en Zone Urbaine Sensible ont beaucoup plus de difficultés à accéder à l’emploi stable que les autres. En effet, seuls 30% sont en CDI à temps plein, 20% sont dans une situation d’éloignement relatif, 36% dans une situation de fort éloignement et 13% en dehors du marché de l’emploi.

• Le pays d’origine des parents : le fait qu’un de leurs parents soit né dans un pays non européen augmente la probabilité pour les jeunes d’être touchés par l’éloignement de l’emploi de qualité. 41% des jeunes dans cette situation ont un emploi en CDI à temps plein contre 46% des jeunes dont les deux parents sont nés en France. Plus encore, lorsque les deux parents sont nés en dehors d’un pays européen, la part des jeunes en emploi stable est très faible (33%).

 

Les grandes orientations politiques

L’insertion professionnelle des jeunes en difficulté fait l’objet d’une attention particulière de la part de la sphère politique : Union européenne, Etat français, Régions, Départements, Communes. La politique nationale à l’égard des jeunes en difficulté est le produit d’une multitude d’approches parallèles. Les principales sont l’emploi et la formation professionnelle, la politique de la ville, la lutte contre la pauvreté, les affaires sociales, la réinsertion judiciaire, la lutte contre les discriminations. Par ailleurs, deux grands axes dans la politique nationale française à l’égard des jeunes en difficulté d’insertion professionnelle peuvent être mis en évidence : des contrats aidés pour faciliter leur embauche et des programmes d’accompagnement pour les suivre vers et dans l’emploi. Or, sur ces deux axes, on remarque de constantes allées et venues au sein de la politique nationale, un dispositif chassant l’autre au gré des gouvernements. Ainsi, une telle dispersion des politiques publiques a abouti à un émiettement saisissant des actions et dispositifs en place. Cet émiettement remet en cause l’efficacité globale de la prise en charge des jeunes éloignés de l’emploi de qualité, faute d’un véritable souci de cohérence.

 

LE DEVENIR DES JEUNES ELOIGNES DE L’EMPLOI DE QUALITE

L’étude des orientations politiques, des acteurs et des dispositifs destinés à faciliter l’insertion professionnelle des jeunes permet de dégager trois tendances majeures quant au devenir des jeunes en difficulté :

• Le devenir des jeunes pris en charge avec succès : s’il faut se féliciter que de nombreux jeunes en difficulté connaissent des « sorties positives » des dispositifs qu’ils ont intégrés, on constate que, sur fond d’adéquationnisme, la plupart est orienté vers les métiers en tension (agriculture, maraîchers, jardiniers, viticulteurs, bâtiment et travaux publics, mécanique et travail des métaux, commerce, caissiers, employés libre-service, hôtellerie-restauration et alimentation). Des métiers qu’ils n’ont pas toujours choisis et qui ne correspondent pas forcément à leurs attentes ou à leur bagage académique. Des métiers qui, même en CDI, offrent généralement des conditions de travail peu confortables, avec des perspectives incertaines.

• Le devenir des jeunes pris en charge sans succès : chaque année, des dizaines de milliers de jeunes pris en charge par des acteurs de l’insertion ne connaissent pas de sortie positive, ce qui aboutit à les maintenir à l’écart du marché du travail « ordinaire ». Ces jeunes naviguent en circuit fermé, entre chômage, intérim, CDD, contrats aidés et formations, quand ils ne sortent pas définitivement du marché du travail.

• Le devenir des jeunes non pris en charge : il reste beaucoup à faire pour aller chercher les « populations invisibles », souvent les plus fragiles, qui ne se présentent pas spontanément aux portes des organismes. En outre, la majorité des subventions accordées aux dispositifs est conditionnée à des indicateurs de réussite axés sur des sorties positives rapides. Pour préserver leurs financements, un grand nombre d’acteurs ont tendance à s’adresser aux jeunes les plus « employables ». Cette sélectivité met au ban des dispositifs une partie des jeunes éloignés de l’emploi de qualité, parmi, là encore, les plus fragiles.

 

Quelques propositions de Mosaïc :

 

La participation à la vie associative, un moyen pour acquérir une autre expérience de la vie et rentrer dans des réseaux

Aujourd’hui il y a un manque de bénévoles et le système associatif en France est vieillissant. Les associations peuvent servir comme un laboratoire qui peut être utilisé par les jeunes, en participant au montage et à l’accompagnement des actions menées par les associations.
Ce qui peut être un moyen efficace pour acquérir une bonne expérience dans la gestion humaine et intégrer des réseaux qui vont leur permettre de se rapprocher du domaine de l’emploi. 
Un moyen pour expérimenter des concepts, des méthodes et des outils destinés au développement de l’efficacité associative ainsi que de leur employabilité dans les actions menées par les associations.
Une expérience qui peut aussi mener à la création de son entreprise.

INVESTIR LES DIFFÉRENTS PARTIS POLITIQUES

Il s'agit de construire les fondations d'un vrai redémarrage et une source d'espoir. A terme, c'est renforcer le pouvoir politique de l'Europe en s'appuyant sur le parlement. Il faut engager la construction d'une véritable politique publique européenne en direction des jeunes ne reposant plus seulement sur la mobilité et l'éducation mais permettant à un jeune de se projeter dans un véritable projet de vie. Les politiques nationales doivent être coordonnées entre les différents pays.

Dans un contexte de sous-emploi massif des jeunes européens, la crise financière peut être une occasion pour l'Union européenne de se rénover et de s'impliquer dans de nouvelles politiques. Aujourd'hui, le lieu de construction de l'Europe, c'est le Parlement. Pour se donner un avenir, la nouvelle génération d'européens doit investir les différents partis politiques et pousser à leur européanisation. L'Europe manque de substance avec un vrai pouvoir politique, économique et financier, aujourd'hui elle est trop floue pour que chacun en comprenne la nécessité et le projet.

Les jeunes universitaires doivent contribuer au renouvellement de l’appareil politique actuel usé, dépassé par les évènements pour lui donner un autre souffle et rendre la politique en faveur de l’emploi des jeunes, de formations en lien avec l’Europe de demain sans oublié les valeurs humaines, le vivre ensemble et la lutte contre la division des citoyens et donc contre toute les formes de discriminations.

Il faut orienter les jeunes vers des filières en manque de main d’œuvre

En France on peut prendre l’exemple de la médecine, avec un manque de médecins pour prendre la relève des départs en retraite et numérus clausus qui limite le nombre d’étudiants en médecine, et qu’on sollicite des infirmiers et des médecins d’autres pays.

Problème de formation mal adapté aux besoins, les diplômés ne trouvent pas d’emplois car manquent de formations à certains métiers, inadéquation offre et demande.

Manque de prévoyance, les formations doivent correspondre aux besoins de demain et non d’aujourd’hui ou hier. Donc le Besoin d’anticiper les besoins.

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